• La philosophie du sentier des cultures

    Depuis l'industrialisation et la mondialisation, plus de 60% de la biodiversité a disparue. Nous avons voulu apporter notre pierre à la sauvegarde de la biodiversité par la construction d'un conservatoire de patrimoine fruitier régional permettant de cultiver la mémoire de ces variétés, véritable savoir faire en danger, la clé de l'agriculture et de l'alimentation de demain est de veiller à être moins consommatrice d'eau, de rechercher la bonne résistance aux maladies. Le sentier doit permettre aux visiteurs de découvrir, de sentir, toucher, goûter les saveurs de notre enfance tout au long du parcours avec des espèces fruitières d'une incroyable diversité, montrer aussi les savoirs faire traditionnels. Du jardin des Escoubilles aux Sentier des Cultures, c'est aussi l'histoire d'un rien qui devient un tout. Comment, à partir d'une terre stérile, le fil conducteur est la création d'une valeur globale ; les déchets des uns étant la matière première des autres, travailler à la régénération de l'écosystème dans sa globalité avec la culture en biodynamie. Il faut que l'écotype s'installe dans son écosystème. C'est ce rapport là qui est nécessaire à la régénération et à l'équilibre de la nature, de la santé, de la vie. Cultiver un autre regard sur le monde agricole. Préserver la biodiversité, pas seulement comme un patrimoine mais aussi comme source d'innovation et valorisant les richesses cachées du végétal, ses actifs utiles à la santé. Ce sentier est générateur de recherche avec la faculté de pharmacie, l'INRA, le CIRAD de Montpellier, des brevets sont réalisés, d'autre sont en cours. Ce pôle de chercheurs de renom que nous avons créé vient de donner une dimension scientifique et assister les nouvelles filières fruitières que nous créons pour assurer des productions de niche, des débouchés économiques, créateurs d'emplois ruraux pour permettre une véritable reconquête des friches agricoles. Pour que le monde végétal survive, il faut améliorer la pollinisation des espèces fruitières entre elles par les abeilles qui sont de plus en plus menacées. Sur ce sentier, non seulement il y aura des solutions concrètes à une meilleure production apicole par un nouveau concept d'apiculture solaire, mais aussi une réserve constante de populations importantes d'abeilles de pays maintenues grâce à une régénération de plantes et d'arbres mellifères autour de ces réserves apicoles. La culture, c'est aussi cultiver la mémoire de nos territoires pour repenser l'avenir. Pendant de nombreux siècles, nos villages des contreforts du Larzac ont vécu grâce à l'exploitation de nos roches de grès. Pour les pierres de construction et l'industrie des meules à aiguiser, célèbres dans toute l'Europe? En restaurant ce patrimoine vernaculaire (maisons de meulier, écomusée, bories en grès) nous veillons à conserver la mémoire des lieux. Le sentier comprend cette thématique pour continuer à faire vivre un savoir faire ancestral. Des arbres emblématiques comme le châtaignier l'amandier, le micocoulier, façonnaient nos paysages, ils ont pratiquement disparu. Ces vieux troncs rescapés nous allons leur donner une deuxième vie, grâce au Land Art. Sculptés, nous pourrons parler, écrire sur leur histoire. Comment ont-ils permis aux paysans de vivre de la polyculture. Le milieu naturel a repris le dessus sur les cultures et le pastoralisme, nous allons valoriser ce patrimoine sauvage avec un biotope très spécifique. Les contreforts du Larzac sont à la frontière de deux climats : méditerranéen et continental, source d'une incroyable biodiversité. La pédagogie portera sur les ressources alimentaire (salades sauvages, asperges ..) et médicinales (macérât, distillation de la flore, des simples oubliés...) Apprendre au public à découvrir la richesse de la faune et du monde des insectes sauvages. Toutes ces thématiques, les nombreuses innovations, la recherche médicale, agronomique, philosophique et pédagogique fonctionnant en synergie, vont créer un lieu unique en France.

  • Le sentier des cultures, c'est aussi l'histoire d'un rien qui devient un tout.

    Raphaël Colicci